Game UX - Pokémon : Évoluer vers la déception
-à propos des Attentes #1-
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Quand les gens parlent d’Expérience Utilisateur (ou User Experience, ou UX), il y a souvent des croyances erronnées induites par l’utilisation des écrans. Les interfaces sont clairement un moyen d’aider ou de guider les joueurs et joueuses, mais elles sont en réalité une très petite partie de l’UX générale.
“Les Attentes” sont de nos jours construites parfois des années avant même que la production d’un jeu commence. Ce n’est peut-être pas toujours considéré par la plupart des joueurs ou joueuses, mais c’est en fait une grosse part de l’Expérience Utilisateur. Ces attentes grandissent jusqu’à faire monter un certain “niveau de hype” qui influence directement les avis et l’expérience de jeu.
Certains jeux bénéficieront de révélations dans es publicités ou de contenu sur les réseaux sociaux, d’autres stimuleront l’imagination grâce aux anciens opus déjà vendu ou acclamés par la critique et, dans de plus rares cas, le seul nom d’un créateur peut être le facteur de “hype” quant à l’apparition de nouvelles licences.
Mais tous ces sujets se fondent en une seule perception plus globale, qui fini par former une option, qui peut être positive ou non, démarrant ainsi l’appréciation générale du joueur ou de la joueuse sans même avoir encore joué au jeu.
Si il y a bien une franchise qui fait parler les gens aux alentours de chaque sortie, c’est sûrement Pokémon. Pour chaque jeu, les impressions sont nombreuses et diverses à travers tous les médias.
Quand est-ce que Game Freak va commencer à refaire des vrais jeux ? Pourquoi est-ce que les graphismes sont si mauvais ? Est-ce que ces nouveaux Pokémons ne sont pas juste des animaux de base et des objets de tous les jours ? Sérieusement, un porte-clés ?!
Avouons-le. Il se peut que certains facteurs obscurcissent notre jugement finalement.
1. Nous ne sommes plus la cible principale
C’est un peu comme énoncer une évidence ici, mais disons-le une bonne fois pour toutes, cela aidera peut-être à l’admettre :
Pokémon est un jeu ciblant les jeunes enfants.
Cette affirmation relève à elle seule plusieurs aspects de la perception erronnées que peuvent avoir les joueurs et joueuses. Les intentions de conception de Game Freak sont conçues pour s’adapter à un certain public qui ne coïncide pas avec les personnes qui achètent réellement les jeux.
Le fait que les jeux soient là pour plaire aux enfants est l’une des principales causes de frustration ou de déception des adultes. Certaines parties de l’expérience globale sont spécifiquement conçues pour faire écho aux marques de construction de l’enfance.
A. Le premier compagnon.
Le choix du Pokémon du début, le “Starter”, est un vrai marqueur pour l’aventure. Il indique vraiment le début du voyage et est souvent dicté par les préférences du joueur ou de la joueuse. Le look, le type, voire même l’animal totem font partie du processus de décision qui anime un jeune joueur. Le résultat de ce choix, quel qu’il soit, finira toujours par avoir le même impact : la première amitié de cette nouvelle vie. Cela explique aussi beaucoup la guerre entre les dresseurs pour savoir quelle est la meilleure génération. Habituellement, les joueurs et joueuses ont tendane à choisir la génération avec laquelle ils ont commencé leur propre voyage au sein de la franchise.
B. Une tolérance technique.
Quand il s’agit de ces jeux-là, les enfants sont impatients de commencer leur voyage. Pour le public ciblé, avoir son premier Pokémon signifie aussi parfois avoir sa première console, son premier jeu à soi.
Être prêt à parcourir les rues, les villes inconnues ou les forêts et à découvrir de nombreuses nouvelles créatures amusantes est une expérience personnelle forte qui surpasse totalement les attentes d’êtres plus rationnels qui demandent des graphismes de premier ordre et des intrigues à couper le souffle.
Pour un enfant heureux, le sentiment de découverte et l’imagination comblent les lacunes techniques pour laisser un souvenir positif, le ou la rendant plus facilement indulgent au lieu d’émettre un raisonnement rationnel. Ces attentes d’amélioration n’apparaissent pas à la “toute première expérience”. C’est seulement une question qui apparaît lorsque nous en voulons davantage.
2. Ce n’est pas une suite
Les jeux Pokémon ont rendu cela assez clair et c’est étonnant de simplicité.
Quand les gens achètent le prochain jeu, ils vont explorer de nouveaux environnements, rencontrer de nouvelles créatures, parler à de nouvelles personnes et affronter de nouveaux défis (et, de temps en temps, d’anciens aussi).
MAIS les gens vont le faire en incarnant un nouveau personnage. À chaque fois.
Pour des raisons techniques, les deux premiers personnages masculins étaient très similaires dans la 1ère et la 2nde génération sur la Gameboy. Les modèles animés en 2D étaient facilement confondables, mais Game Freak y a pensé. Même si les gens pouvaient nommer leur personnage de la même façon, la mère de ce personnage n’était pas la même personne, la ville d’origine était elle aussi différente et les rivaux et rivales n’étaient pas les mêmes non plus. Certains PNJ évoquaient même parfois la ressemblance que leur inspirait les joueurs ou joueuses avec un autre enfant qu’ils ou elles avaient rencontré y a quelques temps.
Mais, ce n’est pas tout. Comment pourriez-vous seulement être la même personne si… vous vous retrouviez finalement à combattre cette personne ?
Cette discontinuité dans la représentation du joueur ou de la joueuse est un signe très appuyé de la volonté de marquer une rupture entre ces aventures. En laissant le personnage prendre sa propre place dans son propre environnement, Game Freak a tenté d’assurer la possibilité pour tout le monde d’avoir un nouveau départ, en dehors de leur expérience passée. Cette séparation propre et nette aurait dû permettre aux gens d’assumer qu’il n’était pas question d’améliorer les paramètres du jeu précédent (comme on pourrait l’attendre dans un “Épisode 2”), mais le retour des créatures et de la région de l’ancienne version a vraiment brouillé la ligne dans cette génération.
Pourtant, ce n’est pas parce qu’on est plus un enfant qu’on ne peut pas jouer à Pokémon. Game Freak a tenté plusieurs fois de donner de nouvelles possibilités aux gens plus âgés d’apprécier les nouveaux jeux comme un dresseur ou une dresseuse qui a grandi mais qui aime encore les créatures, qu’elles soit mignonnes ou dures à cuire.
Nouvelles mécaniques, nouvelles histoires, tentatives de projets au point de vue plus mature ou encore extension de l’univers sont différents exemples de ces tenatives qui sont à relever, mais ce sera pour un autre article.
